Henrik, un Sami éleveur de rennes en Laponie
Sami des forêts, Henrik a connu enfant la dure condition de nomade. Après avoir été berger de rennes au Canada), il est revenu s'installer sur ses terres pour pratiquer l’élevage traditionnel. menacé. Sami de la forêt, Henrik, qui a connu la vie nomade, est un éleveur traditionnel de rennes. À l'occasion de la Journée internationale des peuples autochtones du 9 août, il explique ses difficultés.
Sami des forêts, Henrik est éleveur de rennes sur les bords de la rivière Muonio, qui marque la frontière symbolique entre la Suède et la Finlande. Cette partie nord-ouest de la Laponie est le territoire traditionnel des Samis, qui seraient entre 50 000 et 100 000, probablement proches des 100 000.
Dernier peuple autochtone d’Europe avec les Inuits du Groenland, ils vivent à cheval sur quatre pays – Suède, Finlande, Norvège et Russie. Dans chacun de ces pays, ils élisent leurs représentants au sein d’un parlement same chargé de défendre leurs intérêts.
Commission-vérité
Interdite à l’école jusque dans les années 1970, la langue same, qui se décline en neuf variantes, n’a pas de mot pour la guerre, mais possède 150 termes pour désigner les rennes et 200 pour la neige. Les Samis, qui récusent le terme péjoratif de Lapon (lapparna), ont été les victimes de discriminations – en Suède, une commission-vérité est chargée d’enquêter sur les abus commis par l’État suédois. Ces dernières persistent encore aujourd’hui, notamment après la décision de la Cour suprême suédoise (arrêt Girjas), qui leur reconnaît le droit exclusif d’administrer la chasse et la pêche sur les territoires où pâturent leurs troupeaux. Elin Marakatt, journaliste et écrivain sami, qui vit à Lainiovuoma (Finlande) nous alerte :
Les Samis sont toujours victimes de racisme , C’est l’une des conséquences des conflits sur les droits de pêche et de chasse. La haine en ligne s’est intensifiée. [ainsi que les actes de cruauté envers les rennes qui se sont multipliés].
La dure condition de nomade
Henrik, qui a connu enfant la dure condition de nomade, a déjà vécu plusieurs vies. Il a été berger de rennes à Inuvik (Canada), avant de revenir sur ses terres pour pratiquer l’élevage traditionnel, avec sa femme musher, Anna, qu’il a rencontrée dans les Territoires du Nord-Ouest [lire « Anna et ses chiens : une musher québécoise en terre lapone »].
Ayant passé toute son existence au contact des rennes qui vivent une partie de l’année en liberté, il reconnaît, en fixant les jeunes du troupeau dans les yeux, les bêtes destinées à l’abattage et celles qui conduiront les traîneaux, activité ancestrale qui rythmait la vie de ce peuple migrateur.
La taïga en traîneau à rennes
Aujourd’hui, une promenade en traîneau tiré par un renne permet de découvrir la taïga au pas lent et légèrement chaloupé de l’animal tout en s’imprégnant de la beauté resplendissante de cette forêt de conifères, comme blanchis à la chaux pendant l’hiver, qui dure huit mois, d’octobre à mai.
À la pause de midi, Henrik masse les rennes pour les réchauffer et les nourrit après avoir démonté leur harnais.
Confidences dans un kota
C’est l’heure du déjeuner servi dans le kota (« abri de chasse ») de Henrik, qu’il a hérité de son père. Lors de ce repas partagé, il confie volontiers les difficultés actuelles des éleveurs de rennes, activité réservée aux Samis en Suède.
Confrontés à la déforestation et aux conséquences du réchauffement climatique, ils se battent pour préserver leurs zones ancestrales de pâturage (zone d’élevage de rennes) et les ressources en lichen, essentielles à leurs troupeaux en hiver – une diminution de 71 % de la superficie des forêts abondantes en lichens a été constatée au cours des soixante dernières années.
Mobilisation pour le climat et leur survie
Selon le rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme et l’environnement, le développement cumulé des mines, des parcs éoliens, des centrales hydroélectriques, des routes et des lignes électriques menace la durabilité de leur élevage.
Rassemblés au sein de collectifs, dont l’Association of Young Saami from Sweden (Sáminuorra), les Samis se mobilisent localement sur le terrain avec le soutien de Greta Thunberg, au niveau européen (the People’s Climate Case) et sur les réseaux sociaux (#BackaSápmi) pour défendre leur mode de vie menacé par le réchauffement climatique. En langage hashtag, une équation résume leur combat : #IndigenousRights = #ClimateJustice!
We must stand with the Sámi as the frontline of the #ClimateCrisis! Indigenous knowledges and worldviews are essential to achieve sustainable futures. #IndigenousRights = #ClimateJustice! @saminuorra @GretaThunberg @Fridays4future #ClimateStrike #BackaSápmi pic.twitter.com/EdQ9aZ26n9
— Florian Carl (@flc4rl) February 7, 2020
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2 Responses
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