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Anna et ses chiens de traîneaux
une musher québécoise en terre Lapone

15/02/2022
Laurent Lefèvre

Musher en Laponie depuis une dizaine d'années, Anna veille au quotidien au bien-être de la vingtaine de huskys qui composent sa meute. « Les chiens doivent être heureux et en bonne santé – happy and healthy, résume-t-elle.. On doit ressentir leur envie d’y aller. »

Depuis une dizaine d’années, Anna Johansson exerce la profession de musher en Laponie suédoise sur les bords de la rivière Muonio, qui marque la frontière symbolique entre la Suède et la Finlande. Traverser la taïga en traîneau à chiens est une façon originale de découvrir les somptueux paysages enneigés de cette partie nord-ouest de la Laponie, pays traditionnel des Samis [lire « Henrik, un Sami éleveur de rennes en Laponie »].

Anna dirige le traîneau de tête composé de cinq chiens, qui trace la route et donne l’allure, soutenue malgré une neige épaisse.
Anna dirige le traîneau de tête composé de cinq chiens, qui trace la route et donne l’allure, soutenue malgré une neige épaisse.

En traîneau à chiens

Ce mardi 23 février, Anna mène l’attelage de cinq traîneaux composés chacun de cinq chiens. Elle connaît la personnalité de chaque animal : ses qualités, ses envies, mais aussi ses défauts qu’elle résume pour l’un d’eux d’une formule-choc « brave but not bright » [brave mais pas très brillant]. À coups d’onomatopées, elle encourage régulièrement les chiens de son traîneau, qui impulse le rythme des quatre autres. 

Chaque animal respecte une hiérarchie et remplit des fonctions bien définies. « Ma vie est entièrement tournée vers eux : dogs first, money last », souligne Anna, de son bel accent québécois, teinté d’intonations anglophones. 

Originaire des Cantons-de-l’Est (Québec, Canada), elle a commencé sa carrière de dog sledding guide en 2010 à Inuvik dans les Territoires du Nord-Ouest, où elle a rencontré Henrik, un Sami des forêts qui y exerçait le métier de berger de rennes [lire « Henrik, un Sami éleveur de rennes en Laponie »]

Quand ils décident de venir s’installer au cœur de la taïga lapone où Henrik a grandi, Anna n’abandonne pas sa vie et ses rêves de musher et amène avec elle deux mâles husky. Au fil des années, elle développe sa meute de chiens de traîneau, à côté de l’élevage de rennes de Henrik.

Respect de la protection animale

Anna respecte et défend l’éthique de son métier de musher, encadré en France par un diplôme. Au quotidien, elle veille au bien-être de la vingtaine de chiens qui composent sa meute et applique à la lettre les directives (taille des enclos, espace privé, possibilité de gratter la terre…) de la législation suédoise, l’une des plus scrupuleuses concernant la protection animale. 

Ses chiens sont nourris deux fois par jour et sortis quotidiennement en été. Ils ne travaillent jamais plus de quatre jours par semaine et pas avant douze mois. Ils profitent d’un temps de sociabilisation pendant lequel ils peuvent se défouler tous ensemble hors des enclos. 

Chaque animal de plus de huit ans cesse d’être attelé quand il n’en a plus l’envie : « C’est le chien qui décide. » Il bénéficie alors d’un « plan de retraite », la possibilité d’être adopté et de quitter l’enclos pour une paisible vie de chien domestique afin de passer sa vieillesse au chaud

Impatients, les chiens n’attendent que vous pour se lancer. Au premier départ, il faut mettre le pied sur le frein pour canaliser leur enthousiasme.
Impatients, les chiens n’attendent que vous pour se lancer. Au premier départ, il faut mettre le pied sur le frein pour canaliser leur enthousiasme.

L'appel de la forêt

Sentant l’appel de la forêt, les jeunes chiens manifestent leur impatience et vous font la fête quand vous pénétrez prudemment dans leur enclos. 

« On doit ressentir leur envie d’y aller : ils doivent être heureux et en bonne santé – happy and healthy. » 

C’est encore bien le cas aujourd’hui : malgré la neige épaisse, il faut souvent les ralentir, pied sur le frein. Et quand le traîneau peine dans les montées, les chiens se retournent pour vous demander de l’aide afin de participer à l’effort collectif et de maintenir la cadence.

Heureux comme un husky en Laponie

Directe, enthousiaste et communicative, Anna vit pleinement sa passion pour son métier et les chiens de traîneau :

Ma joie est de les voir courir attelés. Les huskys sibériens ont été sélectionnés sur des générations pour leur capacité à tirer et ils ont cela dans le sang : rien ne les rend plus heureux. Être dans la taïga ou le long des rivières gelées avec eux, que souhaiter de mieux…

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