Explorer les dunes de Joaquina à Florianópolis et rencontrer des sandboarders, les surfeurs des sables
Faute de neige à Pâques, venez découvrir le surf des sables (sandboard), qui se pratique dans les dunes de Joaquina à Florianópolis (sud du Brésil), où ce sport a été inventé dans les années 1970. Offrant un panorama saisissant où le sable blanc contraste avec l'océan bleu azur et les teintes turquoise de la lagune da Conceição, ces dunes jouxtent la plage de Joaquina qui permet de rejoindre celle de Campeche : une belle rando avec les embruns à pratiquer toute l’année.
De la station de taxi Lagoa da Conceição, il est possible, après avoir longé l’Avenida das Rendeiras qui jouxte la lagune, de rejoindre la plage de Joaquina en traçant à travers dunes. En route, elles offrent un panorama saisissant où leur sable blanc contraste avec l’océan bleu azur et la lagune turquoise. Sauvages et peu fréquentées hors saison touristique comme ce vendredi 24 juin, ces vastes étendues peuvent atteindre une hauteur de 30 mètres.
De leur sommet, on aperçoit la plage de Joaquina, qui se termine à son extrémité gauche par la côte de pierres de Joaquina (Costão de Pedras da Joaquina), une formation rocheuse étrangement désertée habituellement très prisée par les touristes, notamment pour y observer le coucher de soleil sur l’océan Atlantique.
Du surf comme à Rio
Brisant la quiétude des lieux comme mis en sourdine par la forme des dunes qui donnent l’impression d’absorber tout bruit, un cri d’admiration, « hey », retentit soudain en contrebas d’un banc de sable tout proche. À côté d’une planche de couleur blanche plantée dans le sol, trois adolescents se congratulent.
En vacances à Florianópolis en compagnie de leur mère, ces deux frères et leur cousine, tous originaires de Rio de Janeiro, s’entraînent à dévaler les dunes sur une planche appelée sandboard (planche de sable), qui a donné son nom à ce sport typique de Florianópolis, le sandboard ou sandboarding, le surf des sables.
En vacances à Florianópolis (capitale de l’État de Santa Catarina, au sud du Brésil), ce sandboarder originaire de Rio s’entraîne sur les dunes de Joaquina.
Bermuda des plages, teeshirt et bracelet colorés, ils ont la fière allure des surfistas cariocas, sport qu’ils pratiquent occasionnellement sur les plages de Rio, qui regorge de spots réputés pour le surf comme Barra da Tijuca, Grumari ou Arpoador.
Bras tendus vers l’avant s’agitant fébrilement tel un funambule sur le point de tomber de sa corde, ils arrivent en fléchissant légèrement à se stabiliser et à se maintenir debout sur leur monture. Leur descente se termine par une cascade involontaire, une chute sans conséquence en bas de la dune semblable à celle d’un surfeur arrivant en fin de vague au bout de son ride.
(dunes de Joaquina, Florianópolis, capitale de l’État de Santa Catarina, au sud du Brésil).
La Mecque du sandboard
Au cours de la décennie suivante, ces amateurs de sensations fortes ont développé des techniques spécifiques pour s’adapter au sable et aux pentes abruptes. Ils ont perfectionné des figures de virages et de sauts s’inspirant de leur pratique du surf.
Au fil de leurs expérimentations, ces pionniers ont mis au point des planches plus courtes, plus larges et équipées de fixations pour les pieds, qui ressemblent beaucoup à celles de snowboard utilisées pour le surf des neiges.
Équipés de lunettes de ski et de pantalons longs, ces sandboarders expérimentés de Joaquina exécutent des sauts acrobatiques et de grandes traversées à travers dunes : des figures inenvisageables pour un débutant !
Diffusion d'une nouvelle discipline
Grâce notamment au Sandboard World Championship, la discipline a essaimé dans le monde comme au Pérou, où les dunes de Huacachina offrent un terrain de jeu idéal pour ce sport extrême. Il est pratiqué dans les déserts et les plages de tous les continents, à l’exception de l’Antarctique.
Il s’est acclimaté aux cultures locales. Au Maroc par exemple, le sandboard, rebaptisé « snowboard berbère », se déroule dans les dunes de Taboga près d’Agadir ou au sud du pays dans le désert du Sahara dans les dunes de Ch’gaga et de Merzouga.
Des fabricants ont suivi le mouvement et produit des planches adaptées en utilisant différents matériaux – contreplaqué, fibre de carbone…
Anatomie d’une chute… inéluctable
En haut de la dune, une fois les pieds calés dans les fixations, l’excitation et la recherche de sensations laissent place au temps du doute et de l’introspection alimenté par la beauté des paysages alentour. Après un dernier regard circulaire sur l’océan, les dunes voisines et la lagune que l’on distingue à l’horizon, il faut s’élancer.
En moins de deux minutes, vous avez effectué un tout droit mémorable, 120 secondes pour percer le mystère de l’équilibre et retarder l’inévitable : la chute à l’arrivée, un gadin sans gravité amorti par le sable chaud qu’il est préférable d’anticiper en fermant les yeux.
Loin de l’image du surfeur debout en quête de l’ivresse suprême offerte par la vitesse de la glisse, le sandboarder inexpérimenté a tendance à s’agenouiller sur sa planche, cherchant à éviter la gamelle et à modérer son allure.
Pour les débutants conscients de la difficulté de l’exercice, il existe une sanboard un peu plus large qui permet de s’asseoir. Ces différentes planches peuvent se louer à l’heure ou à la journée sur place auprès de plusieurs boutiques – dont APPD Sandboard Joaquina –, qui proposent même des cours de sandboard.
Randonner de plage en plage
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Pour les randonneurs non frileux, la baignade surveillée dans une eau fraîche et agitée peut être une option. Autre possibilité : rejoindre, en randonnant de plage en plage, la Praia do Campeche, qui se situe en face de l’île sauvage de Campeche que l’on accoste en empruntant des bateaux de pêcheurs. D’autres aventures vous y attendent…
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Reportage magnifique et précis sur le sandboard à Florianópolis. le rapport a été préparé avec sensibilité, capturant des détails sur le lieu et le sport. Merci d’avoir partagé.