Marajó, l’île aux buffles, où les eaux de l’Amazone et de l’océan se mélangent
Venus d’ailleurs, les buffles d’eau se sont parfaitement acclimatés aux conditions de l’île de Marajó située à l’embouchure de l’Amazone – État du Pará, nord du Brésil. Paisibles malgré leur corpulence atteignant 1 500 kg, ils sont partout : en ville comme dans les immenses plaines inondées de l’île employés pour le transport, dans la police ou comme animal de compagnie. Figure incontournable de la pop culture locale, ils sont devenus un élément central de l’économie et de l’imaginaire insulaires.
Marajó , le plus grand cheptel de buffles du Brésil
Soure, capitale mondiale des buffles
Destination touristique phare de Marajó, Soure compte environ trois buffles par personne, selon Carlos Augusto Gouvêa, agronome et producteur de fromages. Cerbères paisibles attachés à une corde devant les habitations, ils semblent monter la garde sur ces maisons desservies par des routes de terre impraticables même à motos après une chuva forte de juillet (ondée dantesque). Pendant la saison des pluies, ils se reposent dans les mares d’eau stagnantes qui se forment devant les habitations.
Un dimanche à la plage… à dos de buffle
Le deuxième dimanche de juillet se déroule sur une des plages de Soure « um desfile » pour élire Miss Beleza da Praia Da Barra Velha. Commenté à grand renfort de sono, ce défilé a lieu sur cette plage sauvage normalement tranquille qui jouxte la mangrove.
Une vraie complicité
On pourrait même parler de connivence, d’une relation d’amitié voire de couple nourrie par la proximité : Guerreiro habite avec la famille de JamJamile, qui exerce cette activité depuis sept ans.
Apparences trompeuses
La Fazenda Bom Jesus à Soure
À Marajó, 80 % des éleveurs sont de petits exploitants possédant jusqu’à 200 têtes, selon João Paulo da Rocha, vice-président de l’association des éleveurs de buffles du Pará. Sur cette île de 40 100 km² grande comme la Suisse, ces exploitations familiales côtoient d’immenses fermes, comme celle de Nossa Senhora do Carmo (3 200 buffles élevés sur 6 000 hectares) ou la fazenda Bom Jesus, à Soure.
Dans ce vaste décor de film qui a accueilli des tournages et pratique l’écotourisme, les buffles en semi-liberté paraissent vivre en parfaite harmonie avec leur environnement et les animaux qui les entourent – chevaux, ibis rouges (guarás en portugais)…
« La liberté est comme un buffle sauvage : il faut la dompter et la chevaucher chaque jour »
L’origine des buffles à Marajó : le mythe de Cayenne
Une figure incontournable de la culture locale
[1] Les mâles de la race Jafarabadi originaire d’Inde, qui donne des animaux de grande taille, au pelage noir et aux cornes lourdes et longues, qui descendent vers l’arrière.
[2] Parmi ces derniers, les ribeirinhos, qui habitent des maisons sur pilotis le long des cours d’eau (ribeira signifie « rive » en portugais), vivent dans un état de dénuement et de grande pauvreté, qui touche près d’un demi-million d’enfants de 0 à 14 ans dans l’État du Pará. Sur les routes fluviales du transport illégal de bois et d’exportation du soja en provenance du Mato Grosso, ces petites communautés de pêcheurs sont victimes du trafic sexuel d’adolescents, d’actes de piraterie et ont du mal à trouver de quoi se nourrir dans la forêt et la rivière : « À Marajó, au Brésil, l’extrême dénuement des « ribeirinhos », les pêcheurs traditionnels d’Amazonie ».
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Une réponse
Comme bresiliénne, je peux dire que l´article et les images répresentent très bien ce que est l´île du Marajó. Merci, Laurent, pour parler à propos d´île avec passion. Elle est même passionnée.
à bientôt.