Festival du lavage de la Madeleine à Paris, un défilé populaire au succès grandissant qui célèbre la diversité des musiques et cultures afro-brésiliennes de Salvador
Paris à l'heure du Brésil a vibré dimanche 15 septembre au rythme du Festival du lavage de la Madeleine, le plus grand événement de cultures brésiliennes d’Europe. Animé par les batucadas, ce défilé inspiré par le Lavagem do Bonfim de Salvador de Bahia a traversé les Grands Boulevards jusqu’à la Madeleine. Carlinhos Brown a rejoint les Baianas sur les marches de l’église pour participer à ce rituel accompagné de prières et d’invocations aux orishas, les divinités du candomblé mises à l’honneur dans cette célébration festive mêlant spiritualité, musique et danse.
Paradant sous un soleil radieux de République à la Madeleine devant une foule de curieux ébahis, des milliers de participants se sont déhanchés au rythme des blocos de percussão souvent précédés de groupes de danseurs et ont repris en chœur des standards de la musique brésilienne et du chanteur-compositeur bahianais Carlinhos Brown, invité d’honneur cette année de ce festival créé en 2002.
Les 13 blocos, groupes de musiciens et de danseurs pour la plupart costumés, se sont élancés à partir de midi de République après s’être retrouvés sur la place à 10 h 30 pour un échauffement (um aquecimento) afin de se préparer pour ce « défilé pour la Paix » de treize kilomètres jusqu’à l’église de la Madeleine, où se déroule la cérémonie du lavage des marches. « Tous les ans, je suis le Roi ! », confie avec une pointe d’humour Serge, qui enfile son costume sur un banc de « Répu ». Avec sa reine, il s’apprête à défiler avec les danseuses et musiciens du Maracatu Nação Oju Oba basés à Paris.
Les Baianas sont à l’honneur
En tête de cortège, les Baianas en costume traditionnel ouvrent la marche de ce défilé. Inspiré par le lavage historique des marches de l’église du Senhor do Bonfim à Salvador de Bahia, il met chaque année à l’honneur ces femmes arborant avec fierté des turbans, leurs colliers de perles et les balais-brosses, qui serviront à laver les marches de la Madeleine avec de l’eau de fleurs bénie, en récitant des prières et des invocations aux orishas (orixás), les divinités vénérées par les pratiquants du candomblé, religion afro-brésilienne très présente à Salvador.
Un défilé d’orishas à Paris
Parmi ces déesses vénérées par les adeptes du candomblé, Oyá, l’orisha associée à l’air, aux vents et aux tempêtes, se distingue par sa robe rouge vif et sa démarche étrangement chaloupée tenant dans sa main droite une épée (un long poignard en forme de cimeterre), symbole de sa capacité à contrôler les forces de la nature. Déesse de la transformation, de la renaissance et gardienne des morts, elle incarne la vigueur, le courage et l’aptitude à surmonter les obstacles.
De République à la Madeleine, Oshun envoûte les Parisiens et les badauds
Une authentique Iemanjá prend son bain de foule dans les rues de Paris
Cette divinité yoruba des rivières est devenue la déesse des mers et des océans au Brésil, souvent représentée par une femme à la peau blanche, à l’image de sa statue à Santa Vitória do Palmar (État du Rio Grande do Sul, sud du Brésil).
Les pulsations de Bahia rythment le défilé
Les différentes formations de danseurs et de musiciens regroupées au sein d’une ala (section d’une procession) paradent d’un pas alerte le long des Grands Boulevards au son des surdos, de puissants tambours qui marquent le rythme de base. Cœurs palpitants des batucadas qui animent et entraînent les défilés, ils imposent leur tempo, un souffle grave et profond qui résonne comme un écho ancestral surgi des entrailles de la Terre.
Composés d’une palette de percussions brésiliennes (cuíca, reco-reco, repinique…), les différentes batucadas impulsent des rythmes inspirés du candomblé, de la samba-reggae et des riches traditions musicales du Nordeste brésilien nourries par son héritage africain.
Des batucadas venues de toute l’Europe
Dirigés par le maestro Giba Gonçalves, les instrumentistes de Batala venus de Paris et de Vienne en Autriche forment un ensemble impressionnant.
Un défilé éclectique
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Festival du lavage de la Madeleine à Paris, une célébration festive aux couleurs du Brésil qui mêle spiritualité, musique et danse, la deuxième partie du reportage
Photos d’Ivani Fuselier et Laurent Lefèvre.
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