Écosse, le West Highland Way
une randonnée au cœur des Highlands et de l’histoire écossaise
Plongez au cœur des Highlands en parcourant, de Milngavie (banlieue de Glasgow) à Fort William, les 154 km du West Highland Way (WHW), l’un des plus beaux treks d’Europe. Empruntant d’ancestrales drovers' roads utilisées par les bergers et d’anciennes military roads, ce sentier mythique vous fera découvrir les traditions écossaises, des paysages sauvages et l'histoire tumultueuse de cette région. Des lochs aux montagnes dont le Glen Nevis, plus haut sommet de Grande-Bretagne, cette randonnée est une invitation à un voyage dans le temps et de grands espaces avec des vues à couper le souffle.
Reliant Milngavie (au nord de Glasgow) à Fort William, le WHW traverse des prairies d’estive et de denses forêts de pins, suit les méandres du Loch Lomond puis s’enfonce dans de profondes vallées au cœur des Highlands proprement dits longeant dans sa partie finale le Glen Nevis (1 345 m), le plus haut sommet de Grande-Bretagne.
Ouverte en 1980, cette randonnée longue de 154 kilomètres(96 miles) réalisable en sept jours emprunte sur certains segments d’ancestrales drovers’ roads utilisées autrefois par les bergers écossais pour conduire leur bétail aux marchés et d’anciennes military roads construites au XVIIIe siècle pour permettre aux troupes britanniques de contrôler les clans rebelles des Highlands et réprimer d’éventuelles insurrections.
Des paysages inhabités à couper le souffle
Comme les randonneurs le constatent en chemin, ces immenses étendues sont très peu peuplées – il est fréquent de parcourir le West Highland Way (WHW) durant des heures sans apercevoir la moindre habitation ni croiser âme qui vive.
Dès la première étape entre Milngavie que l’on rejoint de Glasgow en bus (le 60 A) ou en train et Drymen (19,5 km : tracé GPS à télécharger ici), le WHW qui borde de paisibles forêts, suit de vastes prairies de montagne que l’on suit après avoir franchi de nombreuses portes à moutons de différentes époques qu’il faut ouvrir et clencher derrière soi – certaines en métal se referment toutes seules. Aucun berger à l’horizon ni (maison de) crofter en vue – agriculteur dans les Highlands qui cultive une petite parcelle de terre appelée croft.
Secteur économique traditionnel, l’élevage ovin reste important, notamment sur ces terres peu peuplées : l’Écosse compte plus de moutons (environ 6,61 millions) que d’habitants (5,4 millions recensés en 2021). Dans les Highlands qui ont la plus faible densité de population du pays (8 personnes par km2), cette proportion est encore plus marquée.
Un lac qui serpente à perte de vue entre les reliefs
Plus grand lac d’Écosse (71 km2), le Loch Lomond, qui s’étend sur 36 km, sillonne à travers des collines douces au sud et des montagnes plus escarpées au nord, dont le mont Ben Lomond (974 m) situé sur sa rive est. Généreusement alimenté par des cascades jaillissantes qui se jettent avec fracas des montagnes environnantes dans ses eaux qui paraissent toujours paisibles, il peut atteindre 8 km dans sa partie la plus large et 37 m de profondeur.
À certains endroits, le West Highland Way, qui enjambe ces nombreuses cascades, peut être submergé et se transforme alors en petit ruisseau, un burn en dialecte écossais – omniprésents dans les Highlands, les burns jouent un rôle essentiel dans l’écosystème alimentant les rivières et ont inspiré différents poètes écossais.
Avec les pluies records qui se sont abattues dans certaines régions d’Écosse qui a enregistré l’été le plus humide de son histoire, le passage de certains cours d’eau qui jalonnent le chemin peut s’avérer acrobatique – les pierres posées pour les traverser se retrouvant inondées !
Des plages désertes en plein mois d’août
Parsemés d’arbres amphibiens souvent envahis par l’eau, ces écosystèmes ressemblent étrangement à de lointaines mangroves tropicales que l’on trouve par exemple à Marajó, l’île aux buffles, dans l’État du Pará – Amazonie, nord du Brésil.
Au cœur des Highlands et de leur histoire tragique
Sur la route de Glencoe, le moindre rayon de soleil qui perce derrière les nuages révèle un nouveau tableau éclairant d’une lumière différente le Meall a’ Bhùiridh (1 108 m), plus haut sommet de la chaîne de montagnes Black Mount, tout en irisant la vallée de Glencoe de couleurs changeantes qui peuvent très vite prendre des aspects menaçants.
La traversée de cette vallée est aussi une plongée dans l’histoire écossaise, marquée par le souvenir tragique du massacre survenu en ces lieux le 13 février 1692, l’une de ses pages les plus sombres : au moins 38 membres du clan MacDonald ont été exterminés par des soldats britanniques [4]. Des femmes et des enfants, laissés pour morts dans le froid glacial, comme l’illustre ce tableau, The Massacre of Glencoe (Kelvingrove Art Gallery and Museum), de James Hamilton (1853-1894).
Empressé de soumettre les clans écossais après les révoltes jacobites, le nouveau roi d’Angleterre, Guillaume III d’Orange, a ordonné que ses troupes, accueillies sur place par les MacDonald de Glencoe selon les coutumes de l’hospitalité écossaise, procèdent à ce massacre sous prétexte qu’Alasdair MacIain, le chef du clan MacDonald, n’aurait pas prêté serment d’allégeance dans les délais impartis.
Empruntées par le West Highland Way à partir de Bridge of Orchy, des voies pavées de gros cailloux sillonnant les montagnes des Highlands (les military roads) ont ensuite été aménagées par le général George Wade et ses successeurs dans les régions de Rannoch Moor et de Glencoe afin de faciliter l’envoi de soldats britanniques en cas de rébellions.
L’arrivée à Fort William
L’arrivée à Fort William, la Porte des Highlands, se fait en rejoignant une route qu’il faut longer – situé près du Ben Nevis Highland Centre, le panneau The Original End of the West Highland Way n’indique pas la fin officielle du parcours ! Tranquillement installé à Gordon Square en bordure du Loch Linnhe sur un banc du centre-ville, (la statue de) Tom Hunter, le fondateur du West Highland Way, attend les randonneurs. Après cette traversée des Highlands, vous pourrez ensemble reposer et soulager vos pieds éprouvés par ce périple de 154 kilomètres, comme si vous aviez cheminé de conserve.
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[2] Où vivent 238 060 habitants (Population of Highland Council Area en 2021).
[3] D’Inverarnan à Tyndrum (20,3 km : tracé GPS à télécharger) ; puis d’Inveroran à Glencoe (15,8 km : tracé GPS jusqu’à Kingshouse), avec la possibilité de s’arrêter pour la nuit à Kingshouse ou à Glencoe Mountain Resort, unique et typique station de ski calédonienne ; et enfin de Kingshouse (Glencoe) à Kinlochleven (14,3 km : tracé GPS).
[4] Les premières victimes sont tuées pendant leur sommeil, avant le lever du jour.
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