Florianópolis :
randonner au Brésil
de plage déserte en plage sauvage
Station balnéaire réputée, Florianópolis, la capitale de l’État de Santa Catarina (sud du Brésil), permet pendant l’été de l’hémisphère Nord de faire de magnifiques balades le long de ses côtes. Entre plage délaissée qui semble s’éveiller sous les pas du randonneur et forêt semi-tropicale, la Mata Atlântica à la végétation dense et luxuriante.
Île-capitale de l’État de Santa Catarina (sud du Brésil), Florianópolis est réputée pour ses plages prisées des touristes brésiliens de mi-décembre à début février, période de leurs vacances d’été et des carnavals. Parmi les 47 officiellement référencées, principalement dans le Nord, l’Est et le Sud de cette péninsule, certaines plages isolées se prêtent particulièrement à la randonnée, seul ou en petit groupe.
Désertées de fin juin à début juillet et inaccessibles à part en bateau ou à pied, elles retrouvent leur côté sauvage comme l’immense Praia Mole. Idéal pour les collectionneurs d’horizons qui aiment les vues à couper le souffle, marcher avec les embruns, tracer leur route sans carte ni GPS et les baignades en eau fraîche, comme un été normal en Bretagne.
Bairro Lagoa da Conceição, est de Florianópolis h2>
Plusieurs sentiers permettent d’explorer les plages distribuées autour du Lagoa da Conceição – démarrer au ponto do taxi Lagoa da Conceicao et longer la lagune par l’Av. das Rendeiras qui commence après le pont. En une journée, il est possible de découvrir Praia do Gravatá, Mole et Galheta ou de passer l’après-midi sur l’une d’elles. Par exemple à Joaquina en traversant de hautes dunes littorales (Dunas da Joaquina) ou à Galheta depuis la plage Mole ou Barra da Lagoa.
Gravatá, la mystique
Plage océanique presque oubliée située entre celle de Mole et de Joaquina, la Praia do Gravatá est uniquement accessible par le chemin des pêcheurs (o caminho dos Pescadores ou trihla de Galheta), qui fait partie d’un parc naturel. Ce court sentier de 1 300 m (soit une heure) traverse buissons et formations rocheuses puis plonge vers les eaux cristallines de cette plage de sable blanc entourée de rochers. En route, il offre plusieurs vues panoramiques sur Mole et Galheta que l’on discerne au loin.
Désertée ce lundi 27 juin en début d’après-midi, la plage de Gravatá permet de se baigner et de nager dans une mer fraîche mais calme. À marée haute, elle recouvre presque entièrement la bande de sable de 8 à 20 m de long de cette petite baie sans habitation, à l’exception d’un simple cabanon de pêcheurs. Entouré de pierres qui semblent avoir été posées là par une force bien mystérieuse, ce site se prête à l’observation des éléments naturels, activité qui se pratique ici depuis des millénaires.
Preuves de l’existence d’anciens habitants dans la région, on y a retrouvé des pierres portant des marques datant de la préhistoire, des ateliers de taille ainsi que des mégalithes composant un observatoire préhistorique avec des fonctions astronomiques. Ces pierres qui permettaient de mieux comprendre l’univers servent aujourd’hui à des activités plus narcissiques…
Praia Mole, la rebelle
À quinze minutes à pied par la route de l’entrée du Caminho dos Pescadores se trouve la Praia Mole, qui commence sur la côte nord de Ponta do Gravatá et se termine à Ponta do Meio. Dans l’après-midi du lundi 27 juin, l’eau limpide de cette mer agitée monte très vite et grignote la vaste bande d’une largeur de 10 à 75 m de sable blanc – les pêcheurs le surnomment « sol mou », d’où son nom.
Le drapeau rouge est levé et les rugissements de l’océan et du vent sonnent comme un rappel sur la dangerosité de ce site rebelle utilisé, comme la Praia da Galheta, pour des épreuves de surf, de kitesurf et de sports aériens tels le parapente et le deltaplane – ses adeptes se servent des pentes boisées qui la bordent pour se lancer. Par temps calme, la baignade est autorisée et surveillée toute l’année.
Longue de près de 960 m, cette plage sauvage, parfaitement préservée, constitue en elle-même une balade, jusqu’aux rochers de Ponta do Meio qui la séparent de celle de Galheta. Ressemblant à des œuvres du land art forgées au fil du temps par l’océan et les éléments, ils forment un parc de sculptures investi vers 16 h par quelques enfants qui s’amusent à les escalader et cette mamie songeuse aux cheveux blancs.
À cet endroit commencent un peu plus haut deux sentiers (Restinga e Costãozinho) qui rejoignent la Praia da Galheta : suivez le guide et les bons conseils, en portugais, de Chico Martin, un chanteur-guitariste local pour parcourir ces chemins côtiers, praticables avec ou sans guitare !
Galheta, plage à l’état nature
Protégé par une colline qui l’isole de la route, Galheta est uniquement accessible depuis la Prai Mole ou via la plage Barra da Lagoa par un chemin plus long et décrit comme plus difficile. Située dans une zone de préservation permanente (parc naturel de près de 150 hectares inconstructible et interdit au camping ), cette longue plage à la beauté naturelle vierge de toute trace humaine est réservée au nudisme, optionnel et peu pratiqué en cette saison.
District de Pântano do Sul, sud-est de Floripa
La Trilha da Lagoinha do Leste mène jusqu’à l’une des plus belles plages de l’île, celle de Lagoinha do Leste, uniquement accessible à pied ou en bateau-taxi. Cette randonnée, qui part de la plage da Armação, emprunte un chemin en aller-retour de 12,2 km soit quatre heures – rendez-vous à la Praia da Armação (église Batista Praia da Armação) puis dirigez-vous à droite sur la plage pour rejoindre le Ponte da Trilha da Lagoinha do Leste.
De plage en plage
Bien indiqué, ce sentier serpente dans les hauteurs puis traverse la Praia da Armação puis celle de Matadeiro. Chaque plage semble abandonnée ce jeudi 30 juin en fin de matinée comme si elle s’éveillait sous les pas du randonneur. À mi-parcours, le chemin s’enfonce dans la Mata Atlântica, forêt semi-tropicale à la végétation dense et luxuriante – agaves fleuris, bananiers…–, où vivaient les Indiens Guaranis avant la période coloniale, à partir de 1500. Puis il devient côtier et plonge vers la sublime plage de Lagoinha do Leste.
Lagoinha do Leste, la sauvage
Coincée entre deux falaises et longue d’un peu plus d’un kilomètre, elle jouxte un paisible lagon aux eaux superficielles (2 à 3 cm) et translucides, la Lagoinha do Leste, provenant d’une rivière qui prend sa source sur la colline. Zone écologique inconstructible comme Galheta, elle possède tous les attributs d’une grande plage inabordée qui se prête à l’exploration : entre tranquillité de la lagune, puissance de l’océan et pentes escarpées qui semblent l’avoir préservée de tout ou presque.
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(Bonne) surprise de la civilisation, deux locaux, qui campent dans le coin, tiennent une guinguette de plage rudimentaire – ils peuvent même vous ramener avec leur bateau pneumatique à moteur jusqu’à Praia da Armação. Toute l’année, elle sert les incontournables « pastéis com caïpirinha », à déguster en bordure de lagune, seul au monde face à l’océan !
À partir de novembre et jusqu’au carnaval de février (période des vacances d’été, de décembre à janvier, des Brésiliens), cette plage déserte accueille 1000 à 1500 personnes, avec une grosse influence festive pendant le carnaval : autre ambiance…
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Une réponse
Bonsoir Laurent,
L’article est très inspirant. On partirait bien là bas durant la période hivernale de France. Merci. L’article est aussi bien écrit qu’illustré.